MUTTERSHOLTZ    Eglise protestante

Photo : JPh Grille

 

(d’après Eric Eisenberg, http://decouverte.orgue.free.fr/orgues/mutterpr.htm)

C’est en avril 1751 que fut achevé l’orgue Jean-André Silbermann, dont la construction avait été décidée le 29 juin 1748, quelques jours après la visite qu’avait faite à Silbermann le père Johann Michel Wild de Muttersholtz. L’instrument (de 8 ou 10 jeux) fut assemblé sur place en mars et avril 1751 par Jean-Daniel Silbermann. Il s’agissait d’un petit instrument : Jean-André se souvenait (bien après sa construction) qu’il était pratiquement jumeau de celui de Scherwiller, mais avec une pédale indépendante, sans le Cromorne (qui était une spécificité pour Scherwiller) et avec un jeu de plus (ce qui en laisse donc a priori 2 pour la pédale indépendante).

La composition devait être la suivante :

…mais la pédale pouvait tout aussi bien être Flûte 8′ + Trompette.

A la fin du 18e siècle, les réparations à l’orgue étaient assurées par un instituteur du lieu, nommé David Saltzmann. En 1792 (!) celui-ci fit une réparation conséquente, puisque les comptes notent une dépense pour « Andreas Weissrock, dem Weissgerber von Schlestadt für Weissleder zur Orgel » (« …tanneur à Sélestat, pour des peaux [cuir blanc] destinées à l’orgue »). Tandis qu’en d’autres endroits, on démolissait les orgues au son des tambours, à Muttersholtz, on l’entretenait…

Il y eut une réparation en 1837, mais on ne sait pas qui en est l’auteur, puis une autre en 1842 par Sébastien Thoma (ou « Thomann », de Fribourg), un « bricoleur » itinérant à la réputation sulfureuse, qui, là où il passait, semble n’avoir pas seulement visité les orgues, mais aussi les prisons. Il y eut encore une intervention en 1860 (153,75 Frs), mais on ne sait pas qui en est l’auteur. Nouvelle réparation (ou suite de la précédente) en 1861 (309,95 Frs). Les comptes communaux consacrent encore 5620 Frs à la réparation de l’orgue en 1874. On ne sait pas si les travaux furent menés (ni par qui), mais la dépense n’a pas été annulée. Des travaux importants furent menés – assortis d’un changement de jeu – en 1877-78, par Matthaeus Moessmer. L’opération a été très appréciée. En plus du remplacement des soufflets, une Flûte harmonique 8′ a été placée « produisant un bel effet » (« Elsässische Nachrichten » [Nouvelles alsaciennes], n.19, 13/02/1878).

On découvre ici un détail très intéressant : dans son amendement (19/08/1877) à son devis du 21/07/1877, Moessmer indique : « [qu’il] garantit qu’on pourra utiliser la soufflerie neuve pour un nouvel orgue, si on en fait un. » Cela prouve que déjà du temps du pasteur Jacob Krencker, en 1877, on songeait à remplacer l’orgue Silbermann ; il était donc important que les parties « neuves » puissent être réemployées, et Moessmer s’y engageait par écrit.

En 1903, on décida de mener des travaux d’envergure à l’édifice, et l’orgue fut démonté. Les faits sont les suivants : « On avait songé d’abord à garder l’ancien orgue démonté pour les travaux ; mais on n’arriva plus à le remonter » … (!) et on fit une collecte (fructueuse) pour l’achat d’un orgue neuf. Heureusement, quelqu’un eut la présence d’esprit de mettre à l’abri des éléments du buffet (en particulier les ornements), ce qui allait permettre de doter le nouvel instrument d’un bien bel écrin.

C’est en 1905 que fut posé ici l’opus 86 Martin et Joseph Rinckenbach. Après les travaux à l’édifice, le petit orgue Silbermann qu’on n’avait pas pu remonter n’a pas été revendu (comme c’est arrivé en de nombreux endroits), et par conséquent, certains éléments de son buffet (tourelles, ornements) ont pu être réemployés. Mais ce ce qui concerne la partie instrumentale l’ouvrage de Silbermann avait bel  et bien disparu

SAINT-PIERRE    Eglise Saint-Arbogast

Photo : Roland Lopes

 

(d’après Eric Eisenberg, http://decouverte.orgue.free.fr/orgues/barr.htm et /stpierre.htm)

L’orgue de l’église Saint-Arbogast de Saint-Pierre fut initialement posé par Jean-André Silbermann dans l’église de Barr. Commandé en 1737, il fut achevé et reçu le 31 août 1739.

C’était un petit instrument : un seul manuel, et 13 jeux en tout. A l’époque (jusqu’en 1828), l’église de Barr était  simultanée ce qui explique peut-être la composition de l’orgue : il y a à la fois un plein-jeu très fourni (Fourniture et Cymbale) destiné à soutenir le Choral luthérien, mais aussi un Cromorne destiné à « commenter » la liturgie catholique.

En 1841, la maison Stiehr-Mockers fit des réparations et changea quelques jeux. Ils placèrent en particulier une Gambe et un Salicional.

En 1850, la nouvelle église protestante de Barr fut achevée, pour laquelle on avait besoin d’un orgue beaucoup plus important. Le petit orgue Silbermann fut donc repris par Stiehr. Transformé pour l’occasion, il fut déménagé à St-Arbogast de Saint-Pierre en 1852. Il n’y restait que trois jeux d’origine.

L’orgue fut reconstruit par Alfred Kern en 1961 puis relevé par Daniel Kern en 2004.

Aujourd’hui il ne reste de Silbermann que le buffet- profondément modifié par Stiehr -, le sommier principal –modifié lui-aussi avec ses 2 layes- et une quarantaine de tuyaux.

STOTZHEIM   Eglise Saint-Nicolas

Photo :  J.Ph.Grille

 

 

Jean-André Silbermann

1751

Buffet classé au titre des Monuments historiques en 1986

Orgue posé dans le Couvent des Franciscains de Sélestat en 1751. Il s’agissait d’un petit instrument de 14 jeux sur un seul clavier. Un deuxième clavier était prévu mais ne fut jamais livré.

En 1800 il fut transféré à Stotzheim par Michel Stiehr.

La partie instrumentale disparut en 1904 avec la reconstruction par Rinckenbach d’un instrument neuf à traction pneumatique .