COLMAR – Eglise protestante Saint-Matthieu

Photo : J.M.Schreiber

André Silbermann

1732

Classé au titre des Monuments historiques en 1986 (partie instrumentale) et 1988 (buffet)

André Silbermann fut chargé en 1729 de construire le nouvel orgue de l’église Saint-Matthieu. Cet instrument, achevé en 1732, fut installé au deuxième étage d’une galerie en bois placée devant le jubé : il comportait vingt-quatre jeux sur trois claviers (positif de dos, grand-orgue, demi-écho) et pédale. Les premières modifications intervinrent en 1831 : Joseph Callinet posa trois claviers neufs, agrandit les sommiers de grand-orgue pour y ajouter un Clairon 4 et ajouta une Bombarde 16 à la pédale. En 1861, Joseph Stiehr déplaça l’instrument sur la tribune ouest et l’agrandit, en ajoutant une tourelle centrale au positif de dos et en remplaçant le clavier d’écho par un récit expressif complet. Plusieurs jeux furent modifiés à cette occasion. En 1882, Martin Rinckenbach répara l’instrument, modifia le diapason et étendit le pédalier à vingt-sept notes. Puis en 1898, il modifia à nouveau la composition. En 1925/1926, la maison Haerpfer procéda à de nouvelles et importantes modifications : l’instrument fut doté d’une traction pneumatique actionnée par une console indépendante et sa composition fut portée à 42 jeux. A partir de 1947, c’est la maison Muhleisen qui fut chargée d’entretenir l’orgue. L’instrument fut alors doté d’une traction électrique mobile et encore une fois agrandi en 1951, avant d’autres travaux effectués en 1963. Une restauration fut décidée en 1989 avec un retour à l’état de 1862, en conservant les ajouts provenant de Stiehr et de Rinckenbach, notamment des tuyaux provenant de Callinet. Les travaux, confiés au facteur Richard Dott, ont commencé en 1995 et ont été terminés en 1998, mais l’orgue ne fut remonté sur place qu’en 1999 car des interventions importantes ont été effectuées en même temps au niveau de l’église. La traction est à nouveau entièrement mécanique et les tuyaux anciens ont été rallongés pour retrouver le diapason et les tailles d’origine. Plusieurs jeux ont toutefois dû être reconstitués.

De l’orgue Silbermann subsistent le buffet, avec les modifications du positif opérées par Stiehr, les sommiers et une partie de la tuyauterie.

Console : le panneau-pupitre a été retiré ce qui permet d’observer la mécanique suspendue

 

Photo : J.M.Schreiber