BOUXWILLER – Eglise protestante

Photo : J.Ph.Grille

Jean-André Silbermann

1778

Buffet classé au titre des Monuments historiques en 1977

 

Jusqu’à la Révolution, Bouxwiller était la capitale d’un important comté. Qui dit capitale dit aussi orgue de capitale. Ceci explique la taille presque démesurée de l’orgue placé en 1778 par Jean-André Silbermann dans une église de dimensions somme toute modestes. De fait Silbermann a construit des orgues plus réduits dans des espaces plus importants. Il ne faut cependant pas oublier qu’il y avait alors des tribunes latérales sur deux niveaux et que l’assemblée qui remplissait l’église tous les dimanches demandait un orgue important pour l’accompagner.

Une fois encore, le destin de l’orgue Silbermann a été tragique. Les petits changements de jeux entrepris en 1876 par Emile Wetzel n’ont été que la répétition générale pour la grande transformation de 1914, date à laquelle la maison Dalstein-Haerpfer de Boulay (Moselle) a pneumatisé l’instrument. Dans l’opération ce sont les sommiers Silbermann mais aussi les jeux « criards » (notamment l’ensemble des anches) qui ont ainsi disparu. En 1968, les tuyaux restants ont servi de base à la reconstruction « à la Silbermann » menée par Alfred Kern. Les sommiers anciens ayant disparu, on a pu ajouter trois jeux à la pédale, dans un esprit néo-baroque.

En 2015, la manufacture Quentin Blumenroeder a procédé à un intéressant relevage. On avait constaté depuis un certain temps déjà que les tuyaux de l’orgue souffraient d’une forte corrosion due aux effets des vapeurs combinées du tannin des structures en chêne et de la colle blanche. L’essentiel de la « thérapie » a consisté en un changement complet des postages.