ALTORF – Eglise abbatiale Saint-Cyriaque

Photo : J.Ph.Grille

André Silbermann

1728

Classé au titre des Monuments historiques en 1971 et 1972

Dans le cadre de la baroquisation de l’abbatiale effectuée entre 1724 et 1732 sous la direction de l’architecte Peter Thumb, du Vorarlberg, qui a également travaillé à Ebersmunster et Guebwiller, l’orgue fut acquis en 1728 auprès d’André Silbermann. Initialement commandé en 1723 pour le couvent des Franciscains de Sarrebourg mais resté inachevé en raison de la rupture du contrat, l’instrument fut mis en place le 4 janvier 1730. Il comptait 14 jeux répartis sur un clavier et demi et une pédale.

Au cours du 19ème siècle, l’orgue subit deux transformations. En 1850, Stiehr remplaça la Tierce et la Cymbale, des « jeux criards » selon l’expert Louis Meyer, par une Gambe 8 et un Salicional 8, « jeux graves et harmonieux » et ajouta un « indispensable » Bourdon 16 au grand-orgue et un Clairon 4 à la pédale. En 1884, Martin Rinckenbach supprima le dessus d’écho, au profit d’un récit expressif entièrement neuf, à l’exception du Salicional provenant du grand-orgue, où il fut remplacé par une Flûte harmonique. Un Violoncelle fut également placé à la pédale, les claviers furent renouvelés, avec une étendue portée de 48 à 54 notes, et le diapason fut haussé d’un demi-ton, pour le porter à 415 Hz.

Conservant ses tuyaux de façade en 1917, l’instrument traversa le 20ème siècle sans modification. La partie instrumentale fut classée au titre des Monuments historiques le 17 mai 1971, le buffet le 6 décembre 1972. Sous la maîtrise d’ouvrage des Monuments historiques, la restauration de 1998 -1999 fut confiée à Richard Dott.  Sans chercher à revenir à l’état d’origine, il fut décidé de maintenir la composition de 1884 et le diapason à 415 Hz. Outre onze jeux sur quatorze, l’instrument conserve de Silbermann les sommiers de Grand orgue et de pédale, une partie de la mécanique des notes et des jeux et surtout le pédalier, le seul de Silbermann qui soit encore en fonction.

Le pédalier original d’André Silbermann (1730). Remarquons l’absence du premier Ut dièse (octave courte), destinée à faire l’économie d’un tuyau grave donc encombrant et coûteux, et dont l’usage est assez rare.

Photo : J.Ph. Grille